Renault Sport F1 : Révolution en vue pour 2014

Chez Renault Sport F1 (RSF1), on sait faire des moteurs. Après les fameux V6 Turbo des années 70-80, puis les talentueux V10 atmosphériques des années 90, RSF1 s’est aligné aux règlements de la FIA pour produire les V8 atmo actuels. Mais ça, c’était avant ! Pour 2014, retour au V6 Turbo ! Et Renault vient de dévoiler son nouveau bijou…

 

Alain Prost, ambassadeur de luxe de la marque au losange, ne cache pas son admiration : "cela m'a fasciné", dit-il en découvrant le nouveau V6 de RSF1 à Viry-Châtillon (Essonne). C'est ce moteur qui, pour la saison 2014, équipera les écuries motorisé par le losange. Une véritable révolution voulue par la FIA, pour rapprocher le sport-auto de la voiture de monsieur-et-madame-tout-le-monde. Ambitieux !

 

Bye bye V8, welcome V6

Après plusieurs années de consultations où les constructeurs étaient associés, ce "challenge très ambitieux" comme le décrit Rob White, directeur adjoint de Renault Sport F1, vise à "améliorer le spectacle et se rapprocher des moteurs de série".

Après sept ans de gel des évolutions moteurs, le rôle des motoristes redevient central, au plus grand plaisir des ingénieurs motoristes bien sûr. Tours d’honneur pour le 2,4L V8 atmosphérique de 750 ch, dont la dernière saison débutera le 15 mars prochain à Melbourne. Et bienvenue au nouveau 1,6L V6 Turbo – qui n'est pas sans rappeler le légendaire 1,5L Turbo victorieux de 1976 à 1986 – encore en phase de développement à Viry-Châtillon. Pour la petite histoire, Ferrari préférait parlait de 1,6L V6 que de 1,6L 4 cylindres comme cela était discuté en premier lieu. Question de noblesse pour le cheval cabré !

Donc, ce nouveau moteur, encore en développement à Viry-Châtillon, répond aux nouvelles règles fixées par la FIA :

  • limitation à 15 000 tours/minute (au lieu de 18 000 pour le V8 actuel),
  • un seul turbo et une seule ligne d'échappement,
  • injection directe d'essence,
  • puissance maxi de 600 ch et non plus 750 ch,
  • limitation de la quantité d'essence embarquée (140 kg) et donc de la consommation (baisse de 40 %),
  • le KERS (récupération d'énergie au freinage) passe de 80 ch actuellement à 160 ch en 2014 grâce à l'ajout du HERS (récupération d'énergie thermique à l'échappement) pendant une grande partie du tour et non plus pendant uniquement 6 sec maxi par tour.

 

Pour plus de puissance, KERS + HERS

La véritable innovation réside dans ce nouveau double système de récupération de l'énergie. Pour l'appoint de puissance, le KERS, intégré côté moteur, récupère l'énergie cinétique au freinage, comme sur le dernier moteur V8. D'autre part, l'HERS vise à récupérer l'énergie des gaz d'échappement afin de fournir en électricité soit le KERS, soit la batterie. Difficile d'en savoir plus, car "à l'heure actuelle, je préfère ne donner aucun détail sur la puissance de cette machine", a ainsi expliqué Rob White, soucieux de ne pas divulguer d'informations à ses concurrents. En tout cas, les deux systèmes cumuleront 160 ch supplémentaires.

 

 

Pour "pilote intelligent !"

Il n'empêche, ce nouveau moteur va bouleverser le paysage technologique de la Formule 1. Les pilotes se devront de "gérer au mieux le système afin de l'optimiser", prédit Alain Prost. Pour le quadruple champion du monde, ce sont les pilotes "intelligents et curieux qui s'en sortiront le mieux". Actuellement en phase d'étude, ce V6 Turbo est soumis à une batterie de tests afin "de mesurer comment il se comporte et de s'améliorer en précision", explique Jean-Michel Jalinier à Auto-Addict.

 

La der’ du V8

Mais, si à Viry-Châtillon on s'active pour rendre le "power unit" performant, la saison qui se profile n'en est pas moins oubliée. "Notre obsession, c'est d'avoir le moteur de la voiture qui gagne", résume simplement le patron de Renault Sport F1. Et les objectifs se situent à tous les niveaux : derrière le doublé pilote-constructeur de l'an passé, Jean-Michel Jalinier ne cache pas son enthousiasme à rappeler que l'écurie Williams est celle qui a le plus progressé l'an passé". Une fierté alors que la marque française n'est engagée auprès du team britannique que depuis l'an passé.

Cette culture de la gagne en compétition, cela fait 36 ans que Renault la cultive. Alors pour rappel à l‘orée de cette nouvelle saison de Formule 1, Renault en Formule 1 c’est 11 titres de champion du monde constructeurs (dont 2 en tant qu’écurie propre, 1 avec Benetton, 3 avec Red-Bull et 5 avec Williams), 10 de pilotes (Mansell, Prost, Schumacher, Hill, Villeneuve, Alonso 2x et Vettel 3x) et 151 victoires en course. Un palmarès qui ne peut que s’agrandir…

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