Ca y est, le voici…le serpent de mer de Renault ! Enfin réel…je parle bien sûr de Zoe, la première voiture électrique Renault bâtie pour cet usage et conçue uniquement autour d’un moteur électrique. Elle vient compléter l’offre Zéro Emission (Z.E) du losange, aux côtés de Twizy, Fluence Z.E et Kangoo Z.E. Voici donc l’essai complet de ce nouveau modèle, appelé à démocratiser la fée électricité dans les automobiles modernes.

Pour commencer, La Renault Zoe c’est quelques chiffres. Sous sa ligne plaisante, on trouve une autonomie correcte de 200 km annoncée, un toit suffisamment haut (1,55 m) pour que les batteries logent sous le plancher sans restreindre l’espace habitable ni le coffre (338 l), le tout pour un gabarit proche de celui de la Clio IV avec 4,08 m de long. Côté tarif, Renault reste abordable avec un prix d’attaque de 13 700 € (bonus de 7000€ déduit), auquel il faut rajouter minimum 79 €/mois pour la location des batteries. Bref, présenter comme ça, on se dit que Renault a frappé un grand coup…sonnez trompettes, résonnez tambours, l’aventure électrique fait sa révolution et va commencer.

Une fois la documentation épluchée, on se vite compte…qu’il y a un problème, et pas n’importe lequel. En effet, à l’inverse de ces homologues 100% électriques (Citroën C-Zero, Nissan Leaf par exemple) la Zoe ne possède pas de prise électrique compatible avec le système domestique ! Donc, en plus d’acheter la voiture, il faut acheter une Wall-Box contraignante ! Késako ?

Pour faire le plein d’électricité, la Zoe doit être branchée soit sur une borne publique, soit au domicile sur un boîtier mural baptisé Wall-Box. C’est une sécurité, souligne Renault : pas de risque de disjonction ou de recharge trop lente en cas d’installation vétuste ! La Zoe a sans doute voulu trop bien faire : son chargeur universel, dit « Caméléon », accepte tout type de puissance électrique, en monophasé comme en triphasé, jusqu’à 43 kW. Un seul câble suffit donc à recharger ses batteries, au domicile comme au bureau (90% des recharges selon Renault), ou sur une borne publique. Mais comme dit précédemment, ce câble ne s’adapte pas sur une prise domestique…

La Zoe exige donc la pose au domicile d’un petit boîtier mural qui n’est pas gratuit : rajouter au prix d’achat de la voiture, de 849 à 2 648 € selon la configuration de l’installation électrique (conformité aux normes, distance entre garage et tableau électrique etc…). Pas pratique du tout, surtout pour partir passer le week-end en Zoe chez des amis distants de 80 km…s’ils n’ont pas de Wall-Box ! De plus, cet investissement est aussi perdu en cas de déménagement… 

Une voiture électrique impose déjà suffisamment de contraintes : prix, autonomie, temps de recharge. La Zoe en rajoute une autre, avec cette Wall-Box dont elle est captive. Dès lors, ceci restreint encore le champ de sa clientèle…dommage !

Zoe est une vraie voiture

Sur la route, l’image de Zoe est tout autre. Sa ligne suave en goutte d’eau suscite une sympathie immédiate, et recèle quelques effets de style inédits chez Renault : feux avant minces et longs, poignées des portes arrière dissimulées dans l’encoignure de la vitre (pas très pratiques au quotidien), feux de jour à diodes disposés en petites virgules verticales qui allègent son épais bouclier.

Le fond vaut la forme. Le poids des batteries (290 kg) provoque une inertie sensible à l’inscription en courbe, sentiment accru par une direction peu consistante. Mais leur position abaisse le centre de gravité de la Zoe et concourt à son équilibre. Vertu d’un moteur électrique, ses accélérations sont néanmoins franches et joyeuses (220 Nm de couple immédiat), et elle s’insère aisément dans le flot de la circulation sur autoroute, avec sa vitesse de pointe de 135 km/h.
Donc niveau performances et tenue de route, nous avons bien à faire à une vraie voiture !

 
Concernant l’autonomie, Renault table sur 200 kms. En condition réelle, tablez plutôt sur 150 kms sans recourir au mode Eco qui atténue sa vivacité. Avec ce mode, les 200 kms sont peut-être accessible. Dans tout les cas, pour un usage urbain et extra-urbain, l’autonomie est largement suffisante. A noter qu’il n’est nul besoin d’avoir la hantise de la  panne sèche, car Renault a installé dans sa Zoe, un GPS qui vous guide vers la borne de recharge la plus proche, quand les batteries crient famine.

Bilan de l'essai de la Renault Zoe
 

La Zoe est une vraie voiture électrique pour le tarif d’une Clio essence, mieux équipée (climatisation, GPS avec système R-Link), plus vaste et tout aussi agréable à conduire : la proposition est séduisante. Mais elle le serait plus encore si Renault n’avait pas lié son destin à une Wall-Box qui augmente son prix et complique la vie de son propriétaire…fâcheux pour une voiture censée démocratiser le genre.

Sous le capot de la Renault ZOE :

- Moteur électrique synchrone à rotors bobinés
– Puissance : 88 ch
– Couple : 220 Nm dès 250 tr/min
– Transmission : aux roues avant
– Boîte : réducteur à rapport fixe
– Dimensions (L/l/h) : 4 084 × 1 730 × 1 562 mm
– Coffre : de 338 à 1225 l
– Poids : 1 468 kg (16,7 kg/ch)
– 0-100 km/h : 13,5 s
– Vitesse : 135 km/h
– Autonomie officielle sur cycle : 210 km
– Autonomie en condition réelle : de 100 à 150 km
– Émissions CO2 : 0 g
– Prix : 13 700 € en finition Life, 15 500 € en finition Intens ou Zen  (bonus de 7 000 € déduit).
– Location de batterie / mois : de 79 € pour 12 500 km / an, à 142 € pour 30 000 km / an.

Disponible à partir du 15 mars 2013.